Laura Chastel, 20 ans, inscrite en relais avec Florie Vigneron. Etudiante.
Si je t’ai « sélectionné pour ce questionnaire et te présenter devant « toute la planète du trail », c’est que tu es la plus jeune inscrite, fille de surcroit !
Quelle idée de te lancer dans pareille aventure ? A ton âge !
Il n’y a pas d’âge pour être passionnée par la montagne! Je ne connais pas le Beaufortain et j’avais envie de le découvrir tant on m’en a vanté les qualités! Avec 57 km de course ça me laisse le temps de le découvrir!
Je suis assez « novice « sur cette distance en effet je n’ai encore jamais fait aussi long. La plus grande distance que j’ai parcouru en trail c’est sur le trail de Buis cette année ( 40 km pour 1 900 D+ ). Beaucoup de trails sont limités au niveau de l’âge, il faut avoir au moins 20 ans pour s’inscrire. L’année dernière j’étais donc limitée aux trails d’une vingtaine de kilomètres que j’appréciais mais l’envie de faire du plus long est vite apparue. J’avais envie d’aller voir derrière la montagne d’en face, la curiosité du paysage peut être. Je n’aurai jamais osé m’inscrire ( trop raisonnable ) toute seule à un trail plus long, c’est ma coéquipière qui m’a impulsé cette folie! Merci Florie
Je sais que tu es étudiante en staps. Vous apprend on que les sports de grande endurance sont réservés aux vieux ? Killian Jornet te fait il rêver ? Il y a de plus en plus de jeunes sur ces longues distances, est ce un bien ?
Qui a dit que les sports de grande endurance sont réservés aux vieux ?
On parle toujours des hommes ! Désolé pour Killian Jornet mais je suis plus admiratrice des performances féminines ! Mon « idole » de toujours c’est Anna Frost ( et elle revient fort cette année) ou Emelie Frosberg ou encore Nuria Picas que j’ai pu rencontrer sur l’UTMB où j’ai été bénévole l’année dernière. De par leurs performances physiques hors-norme et leur mental impressionnant elles me font rêver.
De plus en plus de jeunes sur les longues distances pour moi c’est plutôt bien car faire du trail c’est également s’intéresser à la nature et être réceptif à la beauté de celle-ci. En découvrant de magnifiques paysages, c’est peut être une bonne manière de les sensibiliser à sa préservation.
C’est important que les jeunes ne perdent pas le goût de l’effort dans la société actuelle où tout est assisté.
Bien sûr il ne faut pas tomber dans l’abus car ces longues distances sont quand même assez traumatisantes pour le corps humain.
Un jour penses tu faire l’UTB en solo ? le trail, ce n’est pas forcément fun, alors pourquoi ?
Je ne me suis jamais posée cette question! On verra déjà comment se passe l’UTB en relais!
Pour le moment, je suis dans la recherche de la distance de course qui me correspond le mieux où je prendrais le plus de plaisir.
Le trail n’est pas forcément « fun » en effet mais j’aime évoluer dans les grands espaces. Il m’apporte la liberté et le sens de l’achèvement. Si je fais un Ultra un jour c’est parce que c’est un moyen de voyager et une exploration de soi même. Chaque Trail est unique c’est ce qui me plaît. Faire son bout de chemin par ses propres moyens je trouve ça magique, c’est être libre et indépendant.
J’aime les projets ambitieux ça me porte mais être capable de faire un ultra c’est plus un rêve qu’une idée.
François: Tu coures peut être avec des oreillettes, un peu de musique ne fait pas de mal. Si un « montagnard ringard » (avec chemise à carreaux et knicker) te fait la remarque que tu ne peux entendre le sifflement du chamois posté au dessus de toi. Quel regard vas tu lui porter ? au ringard, pas au chamois !
J’adore écouter de la musique, j’adore courir mais chaque chose en son temps. Je préfère faire l’un et l’autre séparément. Courir c’est aussi une forme de méditation , je préfère laisser vagabonder mon esprit. Je m’aligne sur les positions du « montagnard ringard » pour le coup!
En ce qui concerne la chemise à carreaux et knicker , l’habit ne fait pas le moine comme on dit !
T’attendais tu à ces questions ?
Non pas du tout, les questions posées en examens sont plus faciles!
Dernière question : si vous remportez l’épreuve en relais féminin, fondras tu en larme ?
Cette question me fait sourire, pour moi la question serai plutôt: Si vous franchissez la ligne d’arriver, fondras-tu en larmes ? J’appréhende de ne pas finir alors je ne m’imagine pas gagner! C’est pour moi un très gros objectif, terminer cette course et en plus en relais à deux sera beaucoup d’émotions.
Je te remercie d’avoir répondu à ce questionnaire et te félicite de venir courir chez nous. Tu verras, tu ne regretteras pas, même si c’est difficile.
François