Estelle, Romain et le beau temps vainqueurs de l’UTB 2019

Estelle Patou, Romain Olivier et le beau temps vainqueurs sur  l’UTB

 

Dès le vendredi après-midi, l’on pouvait percevoir sur l’équipe d’organisation des attitudes de sérénité, un relâchement dans leur comportement traduisant un soulagement après le dernier entretien avec le météorologue de Météo France. Le risque d’orage isolé s’écartait, la fête pouvait débuter.

 

Le briefing d’avant course, quelquefois amusant et détendu permit de décrire le parcours, notamment la nouvelle section entre le col de la Gittaz et Hauteluce, via le Lac noir et le Pas d’Outray ou la modification de dernière minute pour gravir les pentes de la station des Saisies. Les instructions sur le matériel obligatoire, sur la sécurité, le descriptif des effectifs médicaux ou le point météo montraient le sérieux de l’organisation pourtant souvent décrite comme « bon enfant et familiale ».

Pendant ce temps les différentes équipes de bénévoles réglaient les derniers points sous la houlette des 14 membres du comité d’organisation.

Lorsqu’à 4h00, le départ fut donné, des « noms » de favoris se dégageaient des échanges entre connaisseurs, les plus souvent évoqués étaient : Pajean, Gabioud, Faivre, Eveque-Mourroux, Olivier, Dobert, Meynet, Le Saux  et de nombreux autres « capables de créer la surprise ». Chez les filles Blanchet revenait le plus souvent, mais aussi Patou, Hascoet, Capri-Serrasset etc.

Estelle Patou prenait « les choses en main » pour mener la course de bout en bout établissant « un 1h39’37’’ au passage de Frête basse (37°), premier col après 1500 m de D+ et 10 km de course. Meilleur temps de ces 5 dernières années parmi les « Finishers filles ». A quelques secondes suivait Nadège Capri qui finalement abandonnera au Cormet d’Arêches à 15’ d’Estelle. Clémentine Meyniel, 3° au premier col à 9’25’’ cèdera sa place quelques km plus loin puis abandonnera au Hameau de la Gittaz (64° km), après avoir rétrogradée à la 14° place. Un départ trop rapide en serait-il la raison ? Juliette Blanchet partie prudemment, suite à une très grosse semaine d’entraînement, passait en 98° position à 13’37’’ d’Estelle.

L’avance d’Estelle augmentera progressivement jusqu’au contrôle de la Croix du Bonhomme (+35’) avant de régresser (31’ au Pas d’Outray) puis 20’30’’ à Hauteluce pour finir à 16’55’’ au plan d’eau de Queige. En pleine préparation pour l’UTMB, souhaitons à Juliette que cet UTB lui aide à grimper sur le podium, après sa 4° place de 2018.

Chez les hommes la tête de course était « dynamitée » par le « départ canon » de 2 relayeurs, heureusement bien visibles avec leur ruban rouge accroché à l’arrière du sac, pour bien les différencier des coureurs solos : Hugo Blatge en tête jusqu’au refuge des Aroles (18° km) puis Aubin Ferrari passé le premier à « la tête du Cuvy ».

C’est Steeve Dobert, déjà 8° en 2014 et spécialiste des départs rapides qui prend les commandes chez les solos : 1h23’15’’ à Frête Basse ; 2h21’45’’ au Refuge des Arolles ; 4h01’40’’ au ravitaillement du Cormet d’Arêches mais toujours poursuivit par Stéphane Eveque-Mourroux à quelques dizaines de mètres. Finalement Stéphane profitera de la traversée vers le Lac d’Amour pour prendre les commandes. Il gardera la pole position pendant 55 km !

A la « mi-course » (Cormet de Roselend, 47° km) en relais Aubin Ferrari possède une forte avance sur les poursuivants : Stéphane Eveque-Mourroux le premier solo à 14’, Hugo Blatgé second relais à 43’30’’ ! Antoine Lesavre 3° relais à 48’. Ces 3 relayeurs transmettent à leur coéquipière le soin de finaliser un podium qui leur temps les bras. Aubin et Hugo transmettent à leur maman, Antoine à la maman de sa petite fille. Histoires de familles ! Le 4° relais pointe déjà à 1h40’ !

En solo, Eveque-Mourroux enfant du pays est largement acclamé par ses proches, Dobert et Olivier semblent tenir le podium car les écarts se creusent avec les poursuivants : Quentin Bondoux à 10’, Olivier Meynet à 19’, Alexis Traub à 29’.

De nombreux abandons, comme chaque année s’effectuent à ce sommet routier du Beaufortain (alt.1968 m) : le premier Sébastien Henri alors 7° solo, puis Christophe Le Saux le « globe-trotter du trail » (27°) ; suivent 56 autres « solos » sur les 425 encore en course. Pas de « hors délai » à ce poste, 9 le furent à la barrière précédente du Col du Bresson.

C’est au Col des Sauces qu’Olivier dépasse Dobert, alors qu’Eveque-Mourroux creuse toujours l’écart qui s’élèvera à 6’37’’ au Lac du Bout du Crêt (72° km). Olivier profitera certainement de la portion de route (2 km) avant le ravitaillement d’Hauteluce pour revenir à moins de 3’. Plus frais, plus expérimenté sur les très longues distances, Romain Olivier déjà vainqueur cette année des 105 km de l’UTPMA, au Puy Mary dans le Cantal, 6° de la dernière Diagonale des Fous à la Réunion, ou vainqueur du Grand Raid des Pyrénées 2017 talonne à quelques dizaines de mètres Stéphane Eveque-Mourroux et profitera du ravitaillement du Col des Saisies, avec un très bref arrêt pour prendre cette première place qu’il envisageait avant même le départ.

Derrière, la chaleur et la technicité de la nouvelle portion du parcours entre le « faux » col de la Gittaz et Hauteluce ont raison de beaucoup. Entre autres Pierre Millet (15° au Lac noir), Bondoux (5° au ravito de la Journée) puis à celui des Saisies : Jules Henri Gabioud (5°), François Faivre (13° qui était remonté en 7° au Lac Noir), Olivier Dubreuil (2° Vet 2).

C’est à 17h33 qu’après 13h33 de course que Romain Olivier franchissait en vainqueur cette arche en bois résumant peut être à elle seule la philosophie de l’épreuve : « une course simple mais soignée pour le plaisir de partager son cadre de vie et le terroir Beaufortain ». Stéphane Eveque-Mourroux suivait à un petit quart d’heure, puis Steeve Dobert presque rattrapé par le fidèle à l’UTB Stéphane Deperraz.

C’est un néo Queigerain, Thibaut Marquet, Breton mais salarié aux Saisies qui à la surprise de beaucoup prenait la 5° place pour son premier ultra trail. Notons le départ prudent de 4 coureurs du « top 10 » tous classés au-delà de la 20° place à Frête basse (10° km et 1500 m D+) : Marquet (20°), Arthur Ohl (21°), Maxime Jaud (27°), Florimond Cahez (31°) !

Par catégories, chez les plus jeunes, seul Lars Verheyden l’un des deux inscrits nés au 21° siècle, une première pour l’UTB,  l’emporte en 22h11’ (86°). Tous les autres auront abandonnés.

En vétéran 1 : Outre Deperraz et Jérôme Eveque-Mourroux (frère de Stéphane) c’est le vainqueur de l’édition 2018, Patrice Pajean qui complète le podium (11°).

Chez les vétérans 2, Thierry Bochet, (vainqueur des UTB 2009 et 2010) qui l’emporte (13° au général), il devance Luc Desplanches et Patrick Vial. Chez les vétérans 3, Xavier Pézière venu de du Loir et Cher, l’un des rares non montagnard récompensé l’emporte (27°, devant le second vétéran 2) suivi de Fabrice Milanesi et Roland Poly tous les deux accusant un retard de plus de 4h00 ! En vétéran 4, les deux engagés Jean Pierre Lancelot abandonnait au Lac d’Amour (comme l’an passé), Christian Repkat était hors délai au Col du Bresson.

Chez les filles, Estelle Patou, euphorique, devenait la première fille à graver 2 fois son nom au palmarès de l’UTB, et pouvait soulever avec beaucoup de joie le « carron » offert aux lauréats. Juliette Blanchet seconde, Zuzanna Kudelova 3° (déjà 2° en 2013) complétaient le podium, suivie de la bretonne Sylvie Hascoet et la savoyarde Elodie Reggazzoni.

 

Chez les relais féminins, finalement une seule équipe au départ, composée des Hauts Savoyardes Claire Malsand et Audrey Tylinski qui l’emportent après avoir franchi l’arche en 19h29’ à la 17° place des relais.

En mixte, belle bagarre d’abord mené par les relais « fils-mère » Hugo Blatgé et Laetitia, puis Aubin Ferrari et Marie Laure (déjà 8 fois « Finsisheuse » en solo) qui cèderont la première place peu avant Hauteluce (84° km) après avoir mené pendant 61 km, au profit du couple Antoine Lesavre et Chrystelle Lambert vainqueur en 15h00 et 27 secondes ! Ces derniers avaient déjà remporté l’épreuve mixte en 2015.  A la seconde place,  à 34’, c’est Robin Guillermou qui prit le relais de Mathilde Talou-Derible, alors en 10° position à 2h15 de la tête. Ce n’est seulement dans la descente finale que Robin accède sur le podium en dépassant d’abord Alexandre Vionnet-Fuasset puis Marie Laure Ferrari !  En 3° position le couple Beaufortain, Alexandre Vionnet-Fuasset, (parti 9°) /Clémentine Moreau termine à 40’ des vainqueurs  et dépasse également Marie Laure à moins de 3 km de l’arrivée !

Quant aux « multifinishers », ils sont 5, Stéphane Deperraz (4°), Jean Claude Moullec (73°), François Vialard (91°), Gilles Flament (165°) et Pierre Deletraz (207°) à recevoir en cadeau la veste « Je l’ai fait 5 fois » et rejoindre leurs 8 prédécesseurs, dont Laurent Schwartz qui termine cette année sont 9° Ultra Tour du Beaufortain !

Enfin, avec 244 Finishers sur 472 coureurs solos au départ, le taux de réussite de 51.7% devient la 5° meilleure performance collective et redresse la tendance négative… Grâce, peut-être à la météo qui  était de la partie, cette année !

Bravo à tous, « solos » « relais » « Finishers » ou pas, merci aux nombreux bénévoles et à tous les partenaires qui ont contribué à la réussite de ce 11° Ultra Tour du Beaufortain.

Résultats 2019:

Ultra Tour du Beaufortain 2019 – Classement – Solos

Class relais UTB 2019. Officiel