Francis Halbwax, 66 ans, Alsacien, ne connais pas le Beaufortain. Participe avec son fils de 39 ans.
A ton âge, Francis, tu dois avoir un sacré bagage en matière de course à pied. Peux tu nous dire tes belles expériences en ultra trail, mais également sur route. J’imagine que tu as couru des marathons voir des 100 km.
En fait ce bagage n’est pas si énorme que ça. Ma « carrière » de coureur a débuté à 55 ans quand je suis parti en retraite. Elle fait suite à de longues années de pratique sportive de tout genre. L’athlétisme a été le sport de ma jeunesse, c’était l’époque où le Hors Stade n’existait pas. La vie professionnelle m’a fait pratiquer des sports plus « faciles » comme le basket et le foot. Mais très vite je suis revenu sur des disciplines privilégiant l’endurance. D’abord le cyclisme puis une belle période de ski de fond de compétition axée sur les longues distances. J’ai ainsi participé à la prestigieuse Vasalopette, de nombreuses fois à la Transjurassienne et quelques autres grandes courses internationales.
C’est mon fils qui m’a rebranché sur la course à pied en m’inscrivant sur le semi de Strasbourg . C’était parti pour quelques jolis défis. Alors que lui s’orientait sur le trail, je me lançais sur la course sur route avec quelques bons chronos : 37’10 sur 10km, 2h56 sur marathon à 60 ans. C’est encore lui qui m’a transmis le virus du trail. Si lui, il accumule de nombreuses participations j’ai pris pour ma part l’option du choix des courses avec une préparation rigoureuse. J’ai ainsi réussi à accrocher quelques podiums dont le plus prestigieux restera ma 1ère place en V3 sur la Diagonale des Fous édition 2011.
Participer à une course avec son fils, cela doit être émouvant, non ? Depuis quand courez vous tous les deux ? Et la relève (les petits enfants), a t’elle déjà des chaussures de trail aux pieds ?
C’est toujours un réel plaisir de prendre le départ d’une course avec mon fils. Certes le départ donné, c’est chacun pour soi et j’espère le voir bientôt finir une course devant moi.
Vas tu profiter de notre épreuve pour découvrir notre massif, avant ou après la course sans dossard accroché au torse?
Si le Beaufortain je l’ai en partie parcouru en vélo lors d’un périple entre Strasbourg et Nice, je le connais très peu de l’intérieur. C’est aussi une des raisons qui m’a poussé à m’inscrire sur l’UTB. Mon seul regret est de ne pas avoir assez de temps pour profiter de la région avant ou après la course. Ce sera retour au domicile dès dimanche soir.
Es tu skieur ? sais tu qu’Arêches est le fief du ski alpinisme ? (ski de rando) et que les Saisies proposent un vaste domaine de ski nordique ?
Le ski est une de mes passions. Si le fond je l’ai pratiqué de nombreuses années en compétition, je continue mais en dilettante ; le ski alpin je le pratique depuis mes 60 ans. Certes la conversion a été délicate, j’avais du mal à accepter les montées sur un siège ou dans une cabine !!! maintenant que ma technique s’est amélioré je prends plus de plaisir mais j’estime qu’elle est encore insuffisante pour me lancer dans le ski alpinisme. Mais je ne désespère pas.
Quel sujet aurais tu aborder ?
On m’a souvent vanté la convivialité des trails. Peut-être suis-je en retard par rapport à cette mentalité mais j’avoue que j’ai rarement trouvé une belle convivialité. Les trails sont devenus des courses chronos et ce n’est que lorsque la batterie des uns et des autres est vide qu’apparaît cette notion de convivialité. On s’accroche à chaque branche et on cherche l’âme charitable qui vous emmènera dans les meilleures conditions jusqu’à l’arrivée.
Question piège : Si un bénévole t’indique un mauvais itinéraire… et que tu te perds… Ira t’on au tribunal ?
Je ne suis pas procédurier et surtout pas vis-à-vis d’un bénévole qui donne de son temps pour permettre une organisation de vivre et surtout de perdurer.
“La bagarre” devrait être rude en vétéran 3… Sais tu qu’un certain Jacky Deconihout (2 fois vainqueur de l’UTMB en Vétéran 3, (2013 et 2012) et 3° vétéran 2 en 2011 est inscrit lui aussi sur notre course.
Pour toi, qu ‘est il le plus important: “Battre une bonne fois pour toute ce Jacky // Peu importe qui l’emporte de nous deux, l’important est de laisser dernière nous une multitude de jeunots// ou: Pourvu qu’avec Jacky on soit finisher et qu’on aille boire un verre ensemble à l’arrivée.
Je suis ravi pour l’UTB que le plateau V3 soit relevé.
Pour ma part je ne me mets aucune pression, l’UTB je l’aborde sans objectif de résultat sinon de finir dans les meilleures conditions, me faire plaisir et découvrir cette superbe région qu’est le Beaufortin. Ce n’est pas pour autant que je m’y rendrais en dilettante, un bon classement est toujours la cerise sur le gâteau. C’est ma manière à moi maintenant d’aborder les compétitions. Alors si les circonstances de courses font que je suis devant j’en serai ravi.
Donc pour répondre à ta question, l’important sera d’être à l’arrivée, si possible d’échanger avec Jacky mais aussi de pouvoir me retourner et de constater que derrière nous il y a de nombreux jeunots qui nous envient.