On peut véritablement penser que Dieu avait un regard sur le Beaufortain, ce samedi 21 juillet.
Ce regard n‘a pas dû être qu‘un simple coup d œil, mais fut un regard bienfaiteur… Si bien que Dieu, si il existe décida d‘épargner l‘Ultra Tour du Beaufortain des caprices du ciel !
Était-ce pour recompenser la décision du comité d‘organisation d‘avoir opté pour un parcours de repli à partir du Cormet de Roselend (47° km) ?
Était-ce pour déjouer l‘adage « jamais deux sans trois », suite aux orages des éditions 2016 et 2017 pensant qu‘il était peut être temps de laisser du répit à cette organisation.
Pourtant, ce Dieu doit être joueur, un brin espiègle, s‘amusant avec ses pouvoirs météorologiques : Pendant l‘hiver il déversa des tonnes de neige recouvrant les alpages de plusieurs mètres comme rarement il ne l‘avait fait.
Puis, vers la mi juin il décida de la faire fondre à une allure de « traileur en sprint final ». Les quelques névés rescapés rappellent aux participants venus d‘Europe entière mais aussi de Tunisie, de l‘Île de la Réunion, du Canada, que le Beaufortain est un pays de sports d‘hiver.
Il s‘amusa donc à réchauffer l‘atmosphère, plus que de besoin, en baignant la Savoie d‘un soleil radieux pendant plus d‘un mois !
Et puis, la veille de la course, juste après la projection d‘un film de François Dhaène ambassadeur du Beaufortain et triple vainqueur de l‘UTMB et juste après la réunion d‘information d‘avant course il déversa des trombes d‘eau, sur Queige : l‘équivalent de 80 canettes de bière par mètre carré, boisson prisée des coureurs ! Un véritable déluge qu‘il stoppa vers minuit !
On connaît la suite, le ciel resta couvert permettant une température idéale pour courir, il se déchira parfois pour laisser apparaître quelques rayons de soleil, mais déversa, tout de même, quelques averses du coté du barrage de Roselend.
Coté sportif, la Savoie retrouve la victoire en la personne de Patrice Pajean, 46 ans, viticulteur dans la Combe de Savoie. Il franchit l‘arrivée en 12h26‘, pour les 101 km et 6000 m de D+ que proposait ce parcours « de repli », moins technique que l‘initial mais offrant des traversées de hameaux typiques et le contact d‘un public intrigué.
Parti presque prudemment, c‘est vers le 33° km, en gravissant le Col du Coin que Pajean dépasse Sébastien Gérard, déjà quadruple vainqueur de l‘épreuve (qui abandonnera aux Saisies, alors 3°). Il devance Emilien Bochet du Club Multi Sport d‘Arêches-Beaufort qui, lui aussi parti prudemment, sur les conseils de son père, Thierry double lauréat de l‘UTB. Emilien profita de ses jambes de skieur-alpiniste pour reprendre des places lors de la terrible ascension de fin de course, entre Beaufort/Doron et Grattary, via le Praz d‘Hauteluce. Il reprend 10 minutes au futur vainqueur sur cette portion, mais ne réussi pas à combler l‘écart final de 16 minutes.
Souvent dans le top 5 ou 10 de l‘UTB, Stéphane Deperraz monte avec beaucoup de fierté sur la 3° marche du podium, et termine second « vétéran 1 ».
Chez les filles, comme souvent la victoire ne se dessine qu‘après la mi course. Amandine Ginouves, venue des Alpes Maritimes, partie elle aussi prudemment, 8° avec 4‘ de retard aux Chappes (6° km). Elle accusa jusqu à 12 minutes au Col du Coin (4° place) ! Elle remporte ce 10° Ultra Tour, en 15h37‘.
Amandine devance de 37 minutes, la Dauphinoise Alexandra Munier, qui s‘empare de la seconde place, seulement 2 km avant l‘arche, profitant de la baisse de forme d‘Estelle Patou, lauréate 2017. La franco-canadienne Sarah Verguet-Moniz et son charmant accent Québecois termine 4°.
Dans la catégorie « vétéran 2 féminin », c‘est Isabelle Lambert qui l‘emporte en 18h44‘, elle avait le plaisir de partager la course avec son fils Florian. Elle devance Isabelle Capus-Berard, partie en tête et l‘italienne Luana Bellagamba.
Chez les « Espoirs homme », Pierre Dubreuil l‘emporte (14° au général) devant Quentin Higueret et Arthur Thevenot.
Chez les « vétérans 2 hommes », Christophe Diedrich « parti de derrière » : 22° de la catégorie au premier contrôle, dépasse à quelques km de l‘arrivée, le binôme Thierry Bochet/Pascal Gaillard tous deux déjà vainqueurs de cette catégorie sur des UTB antérieurs.
En « vétéran 3 », c‘est le marseillais Jean Marc Devey qui franchi le premier la ligne, à la 70° place devant Guy Bouthemy et Eric Magisson.
Enfin, notons la participation des « vétérans 4 » Christian Repkat et Jean Pierre Lancelot qui abandonnent tous deux au Lac d‘Amour à quelques minutes d‘intervalle !
En relais féminin, après le remplacement de dernière minute de Caroline Parent, par un homme, et l‘absence au départ d‘une des 3 équipes inscrites, il ne restait que le binôme Frédérique Favier/Anne-Lise Meynet qui l‘emporte donc en 17h32‘.
Chez « les mixtes », Mélanie Rousset, vainqueur femme solo en 2015 a parfaitement bien lancé son co-équipier Hugo Reinhold en lui transmettant le relais à la 10° place du classement général et 3° du classement relais. Il ne restait plus qu‘à Hugo d‘aller finaliser la victoire.
Pour la seconde place, Clément Guibert lancé par Daphné Alglave (54° et 10° relais) au Cormet remonte brillamment les concurrents pour terminer 5° au général. C‘est la jeune fratrie Florine et Jérémie Marin qui complète le podium.
Tous les concurrents venaient participer avec diverses ambitions, être Finisher en était, bien entendu la raison principale. Ils sont 370 solo à franchir l‘arche portant à 76 le pourcentage de « Finishers », faisant spectaculairement remonter la courbe, après 5 années aux faibles réussites.
Parmi ces 489 « solo » et 35 relais engagés, notons quelques participants atypiques, tel que Daniel Guillot, 24 fois finisher de la « Diagonale de fous » à la Réunion, Cyril Blanchard, recordman de l‘ « Enduroman » un ultra triathlon entre Londres et la Tour Eiffel !
Claude Mirodatos, vétéran 3, « venu cherché » sa veste « 5 fois Finishers », mais malheureusement éliminé par la barrière horaire du Cormet de Roselend et avoir été « stoppé » en 2017 a cause de l‘orage! il tentera l‘an prochain, alors vétéran 4 de réaliser son objectif !
Enfin, saluons la participation de Carline Dhaène, venue découvrir cette distance mythique de 100 km, qui termine 5° féminine. Carline était accompagnée de son champion de mari qui se prêta, fort volontiers aux jeux des selfies, profitant d‘une allure de compétition inhabituelle!
C‘est avec beaucoup de sérénité que le comité d‘organisation a pu gérer la course. La décision de repli, saluée par l‘immense majorité des coureurs y a contribué pour beaucoup